Viande, Volaille et Poisson, quels risques pour la santé cardiovasculaire ?

Dernière mise à jour le 22 octobre 2021 par Manger Méditerranéen

Plusieurs études ont établi un lien entre la consommation de viande transformée – comme le bacon, les saucisses… – et un risque accru de maladies cardiovasculaires (MCV).

La teneur élevée en graisses saturées de ces aliments, ainsi qu’un taux élevé de sel et de conservateurs, pourraient expliquer ce lien. Des recherches plus récentes suggèrent que même en petite quantité, la viande transformée nuit à la santé.

Mais qu’en est-il des autres viandes, telles que la viande rouge non transformée, la volaille ou le poisson ? Ces aliments ont-ils le même effet par rapport au risque cardiovasculaire et à la longévité ?

Sur ce point, les résultats de recherches sont plus hétérogènes !!

Ainsi, pour pallier à cette situation, un groupe de scientifiques dirigé par Victor W. Zhong, Ph.D., de l’Université Cornell à Ithaca, New York, a entrepris de réaliser une nouvelle méta-analyse de 6 études existantes.

Cette analyse a été publiée dans la revue JAMA Internal Medicine.

Étude sur la consommation de viande, de volaille et de poisson

Zhong et son équipe ont examiné les études de cohortes prospectives qui avaient été réalisées dans l’ensemble des États-Unis, soit au total 29 682 adultes américains qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire au départ.

Parmi les participants, 44 % étaient des hommes et près de 31 % étaient des personnes de couleur.

Les chercheurs avaient enregistré les données alimentaires des participants entre 1985 et 2002 et les avaient suivis cliniquement pendant 30 ans, jusqu’au 31 août 2016.

Sur une période de suivi médiane de 19 ans, 6 963 accidents cardiovasculaires et 8 875 décès toutes causes confondues sont survenus.

Parmi les événements cardiovasculaires, 38,6 % étaient des cas de maladies coronariennes, 25 % des cas d’accidents vasculaires cérébraux et 34 % des cas d’insuffisance cardiaque.

Pour définir ce qui constitue une portion de viande et évaluer le régime alimentaire des participants, les chercheurs ont utilisé le questionnaire de Willett sur la fréquence de consommation des aliments.

« 1 portion équivalait à 110 g de viande rouge ou de volaille non transformée ou à 80 g de poisson. Pour la viande transformée, 1 portion consistait en 2 tranches de bacon, 2 petits morceaux de saucisse ou 1 hot dog », expliquent les auteurs.

La consommation moyenne en termes de portions de viande, de volaille et de poisson par semaine était de 1,5 pour la viande transformée, 3 pour la viande rouge non transformée, 2 pour la volaille et 1,6 pour le poisson.

« Selon les auteurs, les participants dont la consommation totale de ces quatre types d’aliments est plus élevée ont plus tendance à :

  • être plus jeunes et de sexe masculin
  • être noir non hispanique
  • être fumeur, être diabétique, avoir un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, avoir un taux de cholestérol plus élevé en dehors des lipoprotéines de haute densité (HDL) et consommer plus d’alcool
  • avoir un taux de cholestérol HDL plus faible et un régime alimentaire de moindre qualité
  • avoir une incidence plus élevée de maladies cardio-vasculaires et de décès, toutes causes confondues.

Le principal résultat recherché par les scientifiques était le risque relatif de MCV et de mortalité toutes causes confondues sur 30 ans.

Jusqu’à 7 % de plus de mortalité due aux maladies cardiovasculaires

Zhong et son équipe résument les conclusions : « la consommation de viande transformée, de viande rouge non transformée ou de volaille était associée de manière significative à l’incidence de maladies cardiovasculaires, mais pas la consommation de poisson ».

Plus précisément, la hausse des risques relatifs aux maladies cardiovasculaires et à la mortalité toutes causes confondues se situait entre 3 et 7 % environ.

Un examen plus approfondi montre que pour deux portions supplémentaires de viande transformée par semaine, le risque de mortalité toutes causes confondues a augmenté de 3 %. Il en va de même pour chaque 2 portions supplémentaires de viande non transformée.

Le risque relatif aux maladies cardiovasculaires a augmenté de 7 % pour deux portions de viande transformée par semaine. Pour la viande rouge non transformée, ce risque était de 3 %.

Une augmentation de 2 portions hebdomadaires de volaille était corrélée à un risque relatif supérieur de 4 %, alors que le poisson ne présentait pas de risque de maladies cardiovasculaires.

« Les personnes qui consomment plus de portions par semaine auraient un risque plus élevé », ajoutent les chercheurs.

Une étude d’une importance capitale pour la santé publique !

Les auteurs estiment que les conclusions de l’étude sont d’une importance capitale pour la santé publique. Ils notent également que davantage de recherches sont nécessaires pour renforcer ces conclusions.

En l’état actuel, l’étude présente certaines limites, comme la nature auto-déclarée des données alimentaires. Cela peut avoir entraîné une surestimation ou une sous-estimation de l’association.

Deuxièmement, les scientifiques ne disposaient d’aucune donnée sur la méthode de préparation des aliments. Le fait que la viande ait été frite ou non peut avoir eu un impact sur les résultats pour la santé.

Troisièmement, l’étude n’a utilisé qu’une seule mesure alimentaire au début de l’étude, mais les habitudes alimentaires des participants peuvent avoir changé avec le temps.

Enfin,la nature observationnelle de l’étude et le fait que les données peuvent être limitées aux adultes américains sont d’autres lacunes de cette recherche. Néanmoins, Zhong et son équipe concluent :

« Les résultats de cette étude semblent avoir des implications critiques pour la santé publique étant donné que les comportements alimentaires sont ajustables et que la plupart des gens consomment ces aliments fréquemment. »

Via How meat, poultry, and fish affect cardiovascular, death risk

Dernière mise à jour le 22 octobre 2021 par Manger Méditerranéen

Plusieurs études ont établi un lien entre la consommation de viande transformée – comme le bacon, les saucisses… – et un risque accru de maladies cardiovasculaires (MCV).

La teneur élevée en graisses saturées de ces aliments, ainsi qu’un taux élevé de sel et de conservateurs, pourraient expliquer ce lien. Des recherches plus récentes suggèrent que même en petite quantité, la viande transformée nuit à la santé.

Mais qu’en est-il des autres viandes, telles que la viande rouge non transformée, la volaille ou le poisson ? Ces aliments ont-ils le même effet par rapport au risque cardiovasculaire et à la longévité ?

Sur ce point, les résultats de recherches sont plus hétérogènes !!

Ainsi, pour pallier à cette situation, un groupe de scientifiques dirigé par Victor W. Zhong, Ph.D., de l’Université Cornell à Ithaca, New York, a entrepris de réaliser une nouvelle méta-analyse de 6 études existantes.

Cette analyse a été publiée dans la revue JAMA Internal Medicine.

Étude sur la consommation de viande, de volaille et de poisson

Zhong et son équipe ont examiné les études de cohortes prospectives qui avaient été réalisées dans l’ensemble des États-Unis, soit au total 29 682 adultes américains qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire au départ.

Parmi les participants, 44 % étaient des hommes et près de 31 % étaient des personnes de couleur.

Les chercheurs avaient enregistré les données alimentaires des participants entre 1985 et 2002 et les avaient suivis cliniquement pendant 30 ans, jusqu’au 31 août 2016.

Sur une période de suivi médiane de 19 ans, 6 963 accidents cardiovasculaires et 8 875 décès toutes causes confondues sont survenus.

Parmi les événements cardiovasculaires, 38,6 % étaient des cas de maladies coronariennes, 25 % des cas d’accidents vasculaires cérébraux et 34 % des cas d’insuffisance cardiaque.

Pour définir ce qui constitue une portion de viande et évaluer le régime alimentaire des participants, les chercheurs ont utilisé le questionnaire de Willett sur la fréquence de consommation des aliments.

« 1 portion équivalait à 110 g de viande rouge ou de volaille non transformée ou à 80 g de poisson. Pour la viande transformée, 1 portion consistait en 2 tranches de bacon, 2 petits morceaux de saucisse ou 1 hot dog », expliquent les auteurs.

La consommation moyenne en termes de portions de viande, de volaille et de poisson par semaine était de 1,5 pour la viande transformée, 3 pour la viande rouge non transformée, 2 pour la volaille et 1,6 pour le poisson.

« Selon les auteurs, les participants dont la consommation totale de ces quatre types d’aliments est plus élevée ont plus tendance à :

  • être plus jeunes et de sexe masculin
  • être noir non hispanique
  • être fumeur, être diabétique, avoir un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, avoir un taux de cholestérol plus élevé en dehors des lipoprotéines de haute densité (HDL) et consommer plus d’alcool
  • avoir un taux de cholestérol HDL plus faible et un régime alimentaire de moindre qualité
  • avoir une incidence plus élevée de maladies cardio-vasculaires et de décès, toutes causes confondues.

Le principal résultat recherché par les scientifiques était le risque relatif de MCV et de mortalité toutes causes confondues sur 30 ans.

Jusqu’à 7 % de plus de mortalité due aux maladies cardiovasculaires

Zhong et son équipe résument les conclusions : « la consommation de viande transformée, de viande rouge non transformée ou de volaille était associée de manière significative à l’incidence de maladies cardiovasculaires, mais pas la consommation de poisson ».

Plus précisément, la hausse des risques relatifs aux maladies cardiovasculaires et à la mortalité toutes causes confondues se situait entre 3 et 7 % environ.

Un examen plus approfondi montre que pour deux portions supplémentaires de viande transformée par semaine, le risque de mortalité toutes causes confondues a augmenté de 3 %. Il en va de même pour chaque 2 portions supplémentaires de viande non transformée.

Le risque relatif aux maladies cardiovasculaires a augmenté de 7 % pour deux portions de viande transformée par semaine. Pour la viande rouge non transformée, ce risque était de 3 %.

Une augmentation de 2 portions hebdomadaires de volaille était corrélée à un risque relatif supérieur de 4 %, alors que le poisson ne présentait pas de risque de maladies cardiovasculaires.

« Les personnes qui consomment plus de portions par semaine auraient un risque plus élevé », ajoutent les chercheurs.

Une étude d’une importance capitale pour la santé publique !

Les auteurs estiment que les conclusions de l’étude sont d’une importance capitale pour la santé publique. Ils notent également que davantage de recherches sont nécessaires pour renforcer ces conclusions.

En l’état actuel, l’étude présente certaines limites, comme la nature auto-déclarée des données alimentaires. Cela peut avoir entraîné une surestimation ou une sous-estimation de l’association.

Deuxièmement, les scientifiques ne disposaient d’aucune donnée sur la méthode de préparation des aliments. Le fait que la viande ait été frite ou non peut avoir eu un impact sur les résultats pour la santé.

Troisièmement, l’étude n’a utilisé qu’une seule mesure alimentaire au début de l’étude, mais les habitudes alimentaires des participants peuvent avoir changé avec le temps.

Enfin,la nature observationnelle de l’étude et le fait que les données peuvent être limitées aux adultes américains sont d’autres lacunes de cette recherche. Néanmoins, Zhong et son équipe concluent :

« Les résultats de cette étude semblent avoir des implications critiques pour la santé publique étant donné que les comportements alimentaires sont ajustables et que la plupart des gens consomment ces aliments fréquemment. »

Via How meat, poultry, and fish affect cardiovascular, death risk

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